Il fait trop chaud sous les combles de votre maison ? Trop chaud pour y vivre ? Vous voulez éviter d’installer une climatisation, mais décidément ces pièces deviennent invivables l’été. Que faire ? Quelles solutions pour rafraichir une maison sans passer par la clim ?
Pourquoi se passer de climatisation ?
En France, en 2020, la consommation des climatiseurs correspondait à 3,5 % de la consommation électrique totale, dont 1/3 pour le niveau résidentiel. 25 % des ménages français étaient équipés de climatisations en 2020, contre 14 % en 2016 (Source ADEME). Cette forte augmentation s’explique par les canicules de plus en plus fréquentes et par le télétravail.
Par ailleurs, le gaz frigorigène des climatiseurs a généré en France, en 2022, six fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que les appareils en eux-mêmes (Source ADEME).
Cela illustre l’impact considérable des systèmes de climatisation sur la consommation d’électricité et sur le climat.
La climatisation est efficace et elle peut abaisser la température jusqu’à 15 °C dans la pièce, mais elle consomme de l’énergie. Beaucoup d’énergie.
Comme elle est une grande consommatrice d’énergie, son installation ne peut pas bénéficier des systèmes d’aides. Et sa TVA est à 20 %, alors que la TVA sur les travaux est à 10 %, et même à 5 % si les travaux apportent des économies d’énergie.
En plus de sa forte consommation d’électricité, une climatisation fait aussi du bruit et assèche l’air.
Des canicules de plus en plus fréquentes sous nos latitudes
Le problème, ce sont les canicules à répétition et qui durent de plus en plus longtemps. Durant ces périodes, on dort mal, on travaille mal.
Rafraichir les logements, les bureaux, les commerces, les institutions est donc un enjeu majeur.
Quelles sont les solutions pour rendre ces lieux agréables à vivre même sous les fortes chaleurs ?
On pense en premier lieu aux matériaux isolants. Puisqu’ils freinent l’arrivée du froid en hiver, ne peuvent-ils pas freiner aussi l’entrée de la chaleur en été ?
Un matériau d’isolation peut-il résister à ces chaleurs extrêmes ?
Les matériaux isolants freinent le transfert de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur, c’est le principe de l’isolation, et l’hiver, cela fonctionne assez bien. Mais ce principe de résistance thermique ne fait pas tout.
Imaginez-vous en plein été, sous une chaleur caniculaire. Vous visitez un château fort et, au sein de ces gros murs en pierre, vous vous sentez revivre, car il y fait frais.
Pourtant, il n’y a pas de climatisation.
Pas d’isolation non plus ; d’ailleurs, l’hiver, on avait beau chauffer avec de grosses cheminées, il faisait toujours froid.
Ses murs sont épais, est-ce là son secret ?
En termes de résistance thermique, une épaisseur de 7 m de béton ou de pierre est équivalente à 12 cm de laine de verre. Or, les maisons isolées avec de la laine de verre ne sont pas protégées des fortes chaleurs.
Ce n’est donc pas une question d’épaisseur.
Mais alors, qu’est-ce qui explique que l’été, la chaleur ne pénètre pas dans les châteaux forts ?
Le principe du château fort
Le secret du chateur fort réside dans le phénomène d’inertie liée aux murs de pierre. Les pierres absorbent la chaleur comme une éponge et la restituent la nuit : comme il fait plus froid dehors la nuit, les pierres rendent la chaleur à l’extérieur. Et l’intérieur du château est préservé de la chaleur.
C’est l’inertie de la pierre, mais certains matériaux isolants, tels que la laine de bois, ont aussi une densité très élevée qui apporte l’équivalent du gros mur en pierre du château fort.
La différence est notable pour le toit.
En effet, les murs en briques, en pierre ou en béton ont une certaine inertie qui, combinée à l’isolation classique, protège de la chaleur. C’est pourquoi dans nos maisons, la température est supportable au rez-de-chaussée.
Mais le problème se pose pour le toit.
Il est composé de tuiles et d’un peu de bois, qui ne lui apportent aucune inertie. Et il parait difficile de recouvrir son toit de lourds blocs de pierre sans mettre en danger sa maison…
La solution, c’est donc d’isoler sous le toit avec de la laine de bois. Ce matériau est un très bon isolant et, de plus, il confère une grande inertie qui protège la maison de la chaleur.
C’est quoi le principe de l’inertie ?
On parle d’inertie ou de déphasage lorsqu’on retarde l’entrée de la chaleur à l’intérieur de la maison.
Le matériau emmagasine la chaleur extérieure en lui-même, comme une éponge. Et quand il a atteint sa capacité limite, il restitue cette chaleur.
C’est le même principe que pour une cocotte en fonte : vous mettez du temps à la chauffer, car elle absorbe la chaleur. Et au bout d’un moment, elle la restitue et conserve la chaleur longtemps après que vous avez éteint en dessous de la cocotte.
Pour le matériau isolant, c’est pareil : il absorbe la chaleur extérieure et, au bout d’un certain temps, il la restitue.
Ce temps de décalage est appelé déphasage. La laine de verre a un déphasage de 6 heures, alors que la laine de bois a un déphasage de 12 heures, et cela fait toute la différence !
La durée de ce déphasage est cruciale pour le confort d’été, vous allez comprendre pourquoi !
Prenons la laine de verre, matériau isolant installé dans beaucoup de maisons. Au moment des fortes chaleurs, quand il commence à faire chaud vers 12 h, la laine de verre emmagasine la chaleur et elle continue pendant tout l’après-midi. Mais au bout de 6 heures, sa durée de déphasage, c’est-à-dire vers 18 h, elle a emmagasiné le maximum de chaleur possible et elle commence à la restituer. Le problème, c’est qu’à 18 h, il fait toujours très chaud dehors. Elle restitue donc la chaleur dans la maison.
Alors qu’avec la laine de bois, l’isolant va emmagasiner la chaleur pendant 12 heures, c’est-à-dire jusqu’à minuit. Et à partir de minuit, elle va restituer la chaleur. Comme il fait frais à l’extérieur, la chaleur ne va pas rentrer dans la maison, mais au contraire, l’échange thermique se fera avec l’extérieur.
Isolation de combles avec de la laine de bois à Colombes
Pourquoi isoler avec de la laine de bois ?
À ce jour, la laine de bois est le meilleur matériau isolant existant avec un fort déphasage.
C’est un excellent isolant : il protège donc du froid en hiver.
C’est aussi un matériau idéal pour le confort d’été grâce à son fort pouvoir d’inertie, car son déphasage est de 12 heures. Cela lui permet, en été, de restituer la chaleur avec un décalage de 12 h : la chaleur de la journée est rendue à l’extérieur pendant la nuit.
Isoler son toit avec de la laine de bois évite d’installer une climatisation énergivore et qui assèche l’air.
La laine de bois offre un bon rapport qualité-prix. Il faut compter un budget pour l’installation, mais ensuite, il n’y a aucun coût de fonctionnement, contrairement à une climatisation.
Y a-t-il des techniques complémentaires à l’isolation avec de la laine de bois ?
En complément, on peut ajouter une ventilation double flux.
C’est une ventilation « intelligente » : en hiver, elle renouvelle l’air intérieur tout en conservant la chaleur ; en été, elle renouvelle l’air la nuit lorsque le capteur détecte qu’il fait plus frais dehors.
La ventilation double flux permet de ne pas gaspiller de chaleur en aérant en hiver et offre une ventilation estivale similaire à une fenêtre ouverte la nuit, mais sans les moustiques ni les bruits.
Lorsqu’on combine l’isolation avec la laine de bois et la ventilation double flux, dans une chambre sous les combles avec des fenêtres fermées la nuit, on peut s’attendre à une température raisonnable en été : de 40 °C sous les combles, on atteint 26 °C sans climatisation.
Pour en savoir plus, découvrez notre article sur la ventilation double flux.
Une troisième technique complémentaire est possible : le puits canadien. L’air circule dans un tuyau enterré dans le sol qui garde une température constante toute l’année. L’air ressort donc à cette température de la terre, douce en hiver et fraîche en été.
Le puits canadien est peu fréquent en Île-de-France. Pourtant, c’est une solution redoutablement efficace et plus simple à mettre en œuvre qu’il n’y parait.
